L’Orpailleur est une collection littéraire de az’art atelier éditions, placée sous la direction de Christophe Havot.

Ligne éditoriale

Une collection pour quoi ? Pour affirmer une certaine vision de la littérature, hors des sentiers battus et hors de l’expérimentation pure.

Quel type de livres ? Des livres qui ne se livrent pas immédiatement, qui demandent un effort, dont la forme, sans être totalement expérimentale, sans être illisible surtout, demande une attention soutenue et l’envie d’aller voir plus loin, de ne pas s’arrêter à la première difficulté. Des livres à l’écriture affirmée, au style personnel, revendiqué et assumé.

Des livres pour quoi dire ? Pas de thème imposé, pas de genre imposé mais la nécessité que les textes racontent quelque chose, qu’ils proposent une vision, une perception, des émotions, qu’ils puissent susciter la réflexion.

« tu écris des livres que personne ne lit, des livres qui te brûlent les mains, les brûlures dessèchent les pages qu’on peut arracher en les tirant avec deux doigts seulement comme des lambeaux sur un corps écorché, tu écris des livres dans lesquels personne excepté toi ne trouve de prises auxquelles s’agripper, et toi-même, à vrai dire, ne cesses de glisser sur les parois abruptes de ces histoires, de ces bribes, on dirait comme un champ de ressacs surgissant des profondeurs d’un glacier, des masses grises et gelées affleurant dans le plus grand désordre, le genre d’endroit où l’on ne manque pas de se perdre, qui semble fait tout exprès pour qu’on s’y perde  (…) voilà le monde dans lequel on essaie de vivre et d’écrire, on attend d’un écrivain qu’il vous donne une raison de vivre, des recettes pour le bonheur, l’éloge de la vertu, du courage, de l’abnégation, les inepties délivrées par pelletées dans les rayons des librairies ésotériques et psychologiques ne suffisent pas aux lecteurs, il faudrait que les écrivains s’emploient à répandre la bonne parole, à dispenser la pensée positive, la religion ne séduit plus grand monde, il faudrait que la littérature prenne le relais, contribue à la vaste supercherie visant à noyer l’humanité sous un déluge de mièvrerie, du bonheur à peu de frais, le bonheur réduit à la vague sensation d’un mieux-être, des consolations de nurseries, on voudrait que la littérature se contente de procurer une sensation de bien-être, ça se lit bien, sans effort, on se sent mieux après qu’on l’a lu, lire consolide la foi en l’humanité (…) ces livres demandent des lecteurs exigeants, à la hauteur, les autres lecteurs se sentent agressés, et ils ont bien raison, tel est en partie le but de ces livres, la bonne littérature devrait se fixer pour but de mettre à l’épreuve le contentement bourgeois, c’est ce que je pense maintenant, elle devrait vous forcer à voir et à entendre ce que vous préféreriez ne pas voir et ne pas entendre, (…) j’écris précisément pour déprimer des lecteurs comme vous, j’écris pour emmerder le bourgeois, lui pourrir ses nuits, mettre à l’épreuve sa bonne conscience, lui asséner cette partie de l’humanité qu’il refoule, l’empêcher de jouir en paix de sa bonne fortune, voilà une des raisons pour lesquelles j’écris des choses si déprimantes, si dénuées d’espérance…

Extraits de Un débarras de Dana Hilliot.

Le site web de l’editeur.

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Les ex ne meurent jamais de Eric Essono Tsimi

14.00

Certains passages m'ont fait hurler de rire. D'autres juste sourire et de très beaux passages m'ont donné matière à réfléchir. Le ton décalé, le rythme qui s'accélère, voire s'affole, le second degré, l'ostentation assumée.