Comme peindre le soleil en noir de Nicole Bernard Villa

Comme peindre le soleil en noir de Nicole Bernard Villa

Les deux frères étaient face à face, immobiles, tétanisés, arc-boutés sur leur volonté comme si le premier qui allait céder devait entraîner l’autre dans une chute vertigineuse. Qui était la proie, qui était le bourreau ?
Qui était la victime, de la proie ou du bourreau?

– Ce qui t’intéresse dans la vie, c’est le jeu. Le jeu pour le jeu, sans qu’il soit question de perdre ou de gagner quelque chose… non, ce qui te plaît, c’est de jouer à vivre. Regarder vivre les autres comme tu regarderais un théâtre de marionnettes… et tu es bon public, tu ris en applaudissant des deux mains au Grand Guignol et tu pleures à chaudes larmes quand on emmène Antigone vers sa tombe… Puis tu reviens chez toi et tu joues à faire le peintre, tu joues à faire l’amour, tu joues à te saouler au bistrot, tu joues à être le fils maudit…