Manque constant d’investissement dans l’effort de Stéphanie Fontez

Manque constant d’investissement dans l’effort de Stéphanie Fontez

À la mi-journée, l’homme a le droit de quitter son travail, il a accompli sa tâche. Il a le droit d’oublier. Pourtant, il choisit le plus souvent de rester dans le centre commercial, de s’asseoir sur la banquette en face de la porte Ouest, hall H3, le hall des boulangers, où il aime se laisser remplir des odeurs de pain « cuit sur place » et des croissants tellement aérés qu’ils en deviennent presque ailés.

Il s’assoit sur la banquette de plastique blanc, celle qui n’est pas bien confortable, celle qui est comme les autres, faite pour soulager cinq minutes mais surtout pas pour s’arrêter, regarder et attendre. D’ailleurs, à quoi servirait d’attendre ici, sans rien faire, juste en regardant dans le vide. Lui, il attend, il regarde le vide, assis sur la banquette blanche, persuadé que le rien est meilleur que le plein.